Prague, 1968
une ville au bord de la crise de nerfs.

1968 08 PRAGUE

 

Le point de vue de l’auteur Gilles Champion

15 août 1968. J’ai 15 ans, je suis à la ferme avec mes parents. J’accède à la vie des idées, j’ai vécu mai 68 seulement à partir de juin et brièvement. J’adhère aux musiques pop de ces années-là. Je suis l’actualité du monde et le 21 août, c’est l’invasion de la Tchécoslovaquie, alors j’écris ces mots :

« Ça y est : les Russes ont gagné, la Tchécoslovaquie est vaincue, même Dubček capitule. Voilà la sainte Russie de la liberté qui écrase un peuple qui ne veut pas de contraintes prématurées, les Russes sont des salauds. Si Lénine voyait ce que les soi-disant communistes ont fait du communisme qui se voulait juste, pacifique, libérateur. Ces gens-là ne méritent pas d’être des communistes.

Les Tchèques voulaient un socialisme juste, libéral, qui permette au peuple de se sentir vraiment libre. Mais les Russes ne veulent pas de la liberté des autres. Ils veulent la leur, l’imposer aux autres. Est-ce cela la liberté ? Non, la vraie liberté est celle que l’on se donne et non pas celle qu’on reçoit. C’est tellement dégoûtant que l’on ne peut pas le décrire. »

Toute ma génération sera marquée politiquement de façon indélébile par cette tragédie. Et par la musique pop !

En fin de compte, il m’aura fallu attendre le virage de mes 70 ans, après 44 ans de militantisme théâtral, des dizaines de rôles et de mises en scène, plusieurs pièces écrites et jouées, pour mettre en mots ces révoltes de ma jeunesse.

Pour transmettre et aider la jeunesse à réaliser ce qui est toujours mon espoir : changer la vie!

Résumé court

Au cœur du Printemps de Prague, six jeunes tchécoslovaques se lancent dans une course pour la liberté. Entre passion, indignation et musique pop, ils retracent le parcours d’un pays qui réclame un “socialisme à visage humain”.

Portée par une envie d’évasion, “Prague 1968, une ville au bord de la crise de nerfs” interroge une génération souvent oubliée de l’histoire.

Que nous soyons étudiants ou salariés, français ou tchèques, il est important de se souvenir des erreurs du passé. Mais est-ce que nous pouvons continuer à nous battre quand tout est perdu ? Le courage d’une jeunesse qui ne s'agenouillera jamais face aux chars !

Le détail des scènes et des musiques

Scène 1 : le réveillon

Bob Dylan : Blowin’ in the Wind

Moody blues : Nights in white satin

Hair : Laissons entrer le soleil

Scène 2 : Klément et son père

Scène 3 : la lettre des étudiants aux ouvriers

Janis Joplin : Bye, Bye Baby

Scene 4 : Klément essaie de contrôler Anna

Rolling Stones : Satisfaction

Scène 5 : Le printemps de Prague

Dutronc : fais pas ci, fais pas ça

Scène 6 : la chute de Novotny

Equals : baby come-back 

Aphrodite’s child : Rains and tears

Scène 7 : le rêve de Milena et Irina

Indochine : j’ai demandé à la lune

Scène 8 : Tout s’accélère !

Beatles : Revolution

Scene 9 : l’invasion

Le drapeau rouge

Doors : This is the end

Scène 10 : Epilogue-Après le suicide de Jan Palach

The Flower Pot Men : Let’s go to San Francisco

Période de création escomptée

Second semestre 2024

Des premières réactions

François Chaintron, retraité, professeur syndicaliste confédéré, et militant laïque.

PRAGUE, 1968 me fait penser au film LETO (2018), à la différence près que les personnages du film ne sont pas politisés. Mais l'ambiance musicale y est un peu la même.

Sur la forme, je trouve le rythme très enlevé, c'est comme une comédie-ballet.

Sur le fond, le mouvement général de la pièce revient avec justesse et originalité sur la question du jour :la rupture avec le vieux monde.

Daniele Gelly, comédienne de Lyon

C'est un sujet intéressant qui parle d'espoir et de désir de liberté chez des jeunes tchèques qui veulent changer le monde. J'imagine que tu as fait un gros travail de recherches et tu mentionnes de nombreux personnages qui ont marqué l'histoire. Tu restes attaché au voyage dans le temps avec Breton, Eluard, Cyrano, Tycho.

Les chansons apportent de la joie et du rythme.

L'histoire de Klement, Anna et leurs amis montre bien qu'ils sont influencés par leur milieu familial, social et ne réagissent pas tous de la même façon. Klement est ambitieux et souhaite développer les productions de céréales avec le soutien de son père attaché au parti communiste. Anna est une militante convaincue qui souhaite une union des travailleurs intellectuels et manuels, elle veut agir au sein de son pays grâce à l'art et à la philosophie. Sveltana et Igor préfèrent s'exiler aux USA dans un pays plus libre.

La question de la démocratie, de la liberté et de l'égalité reste d'actualité, on le voit avec ce qui se passe dans le monde, c'est un éternel combat.

2023 01 31 avec Julien et mathis

Avec Mathis et Julien de l ECOLE DE THEATRE DE LYON